La jeunesse burkinabè au cœur de la politique

A quoi peut bien penser les jeunes burkinabè qui militent auprès des hommes politiques ? C’est la question que je me pose sans pourtant prétendre connaître la réponse. J’essaye tout de même de m’en convaincre que c’est pour de bonnes raisons.

De nos jours, les jeunes  sont beaucoup présents en politique, ce qui n’était pas le cas auparavant. Ils s’inscrivent à un parti, se rendent à des meetings bref l’engagement politique semble présent. Une jeunesse naguère dépolitisée, mais qui a changé de regards face à la pesanteur de la conjoncture du pays des Hommes intègres. Ces nouveaux militants politiques ont comme objectif de faire bouger les choses. Défendre les intérêts de la jeunesse paraît être leurs préoccupations majeures. Tous, ils aspirent à ce que l’économiste indien Sen appelle les capabilities. Ils se lèvent ainsi pour revendiquer leur droit à des conditions de vie décentes. Ces jeunes longtemps défavorisées veulent à travers leur engagement politique, avoir la liberté de choisir entre leurs modes de vie. Et si, il n’y avait pas à choisir et que cette jeunesse était réduit à un seul mode de vie : la pauvreté. Comprenant ainsi cet état de fait, ces jeunes ont décidé de construire leur lendemain et cela ne peut se faire qu’à travers la politique.

Sans pour autant connaître les rouages de la machine politique burkinabè,  cette jeunesse désillusionnée s’est entichée de la politique en adhérant à des partis politiques. Je me pose désormais la question à savoir, les jeunes qui militent pour tel parti politique le font par conviction ou par affinité ? Par conviction, je n’en suis pas si sûr, plutôt par affinité. Malheureusement pour nous, il existe en Afrique, un grave problème d’incompréhension du militantisme politique. La jeunesse milite pour un parti donné sous l’influence de la famille, du lien social, de la religion ou de la propagande des masses médias et non pas parce qu’ils se reconnaissent dans ce parti. La jeunesse ne dispose pas de ce qu’on appelle, une culture politique leur permettant de faire la différence et de pouvoir participer dignement à l’avenir politique de leurs pays. 

Certes, l’engagement politique des jeunes dans notre pays, est une bonne chose pour une démocratie. Néanmoins, c’est la manière de militer qui reste à désirer. Les règles de l’art du militantisme sont absentes, cela se traduit par des conflits entre les militants de différents partis politiques. Altercations entre militants, des manifestations virant au règlement de compte ou encore des descentes courantes dans les rues pour bouleverser l’adversaire avec comme conséquence des destructions des biens publics c’est là tout l’opposé du militantisme.

Peut-on blâmer cette jeunesse? A mon humble avis, non ! Seule la société dans laquelle ils se trouvent, est responsable de cette dérive de la politique en Afrique. La politique est l’affaire de tous. Je dirais comprendre la politique, vouloir militer pour un parti c’est avant tout comprendre les besoins de développement de son pays. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la politique et sa compréhension doivent faire partie des systèmes éducatifs africains. Il est important que la jeunesse comprenne les bases de la politique. Qu’elle arrive à s’identifier à un parti politique sans pour autant vouer une haine indescriptible à l’autre parti. Il est aussi important qu’il identifie le vrai du faux car nos hommes politiques africains, charmeurs de surcroît, usent de leurs talents d’orateur pour courtiser la jeunesse. Mais voilà, une fois la jeunesse dans leur harem, elle est vite oubliée et ses revendications aussi. Les partis politiques sont indispensables pour une démocratie parfaite, les jeunes doivent pouvoir s’identifier à un de ces partis non en fonction de la personne qui le représente mais en fonction des idées qu’il souligne et du programme qu’il soutient. L’éducation ou l’encadrement politique à la base des bases à savoir la famille et l’école est selon moi, la solution à privilégier pour atténuer l’incompréhension politique de la jeunesse burkinabè.

La rédaction

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